L’entreprise Mercier revient en France pour fabriquer ses vélos

Cette « relocalisation » est une bonne nouvelle pour l’économie française.


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L’histoire de l’entreprise Mercier est un cas d’école : ses choix stratégiques ont suivi une évolution similaire à tant d’autres en France (et en Europe de l’Ouest), et sont représentatifs des difficultés et des changements auxquels a dû faire face l’industrie du pays.

Cycles Mercier est fondée en 1919 par Émile Mercier. L’entreprise, d’abord familiale, se développe rapidement. Après la Seconde Guerre mondiale, l’heure est à la reconstruction en Europe et l’économie du continent est en plein boom : ce sont les Trente Glorieuses, années de prospérité pour de nombreuses industries. Mercier en profite aussi, et sa renommée grandit fortement dans les années 60 avec l’aide du célèbre cycliste Raymond Poulidor, alors ambassadeur de la marque.

Mais en 1973, c’est le choc pétrolier : l’économie mondiale, qui déjà commençait à s’essouffler, entre dans une crise grave. Les coûts de production augmentent, l’énergie devient chère et la consommation augmente de moins en moins. Mercier ne tiendra pas longtemps : en 1985, l’entreprise doit être vendue. Elle changera encore de propriétaire en 1991 et en 2000. Pour survivre à la crise, les nouveaux gérants choisissent une solution alors courante : la délocalisation. Pour rester compétitive, l’entreprise fait fabriquer ses vélos dans des pays où la masse salariale et les coûts de productions sont plus faibles : l’Europe de l’Est, l’Asie du Sud-Est, l’Afrique du Nord.

Mais ce nouveau modèle économique a aussi fini par perdre son intérêt. Les salaires des ouvriers dans les pays où s’était installée l’entreprise ont monté, pour devenir moins compétitifs. Le transport des marchandises d’un bout à l’autre de la planète devient aussi de plus en plus cher. Les clients de Mercier recherchent dans cette marque historique une haute qualité de produits, donc de préférence fabriqués en Europe de l’Ouest. Enfin, le « circuit court », c’est-à-dire la possibilité de faire marcher l’économie locale, est aussi devenu un argument de vente. C’est pour toutes ces raisons que Mercier revient en France : le 3 février 2020, l’entreprise annonce relocaliser sa production dans le nord du pays, dans les Ardennes. La construction d’une nouvelle usine va commencer cette année, pour un début de production dans les 5 ans à venir.

Est-ce que ce retour en France d’une entreprise délocalisée sera suivi par d’autres ? C’est ce qu’espère le gouvernement français, qui souhaite redynamiser l’industrie de cette manière, en attirant d’autres marques parties à l’étranger. Automobile, électroménager, textile… Tous les secteurs sont concernés.


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